La Faute de l'Abbé Mouret

La Faute de l'Abbé Mouret (paragraphe n°1499)

Partie : Livre 3, chapitre III

Ah ! tenez, s'écria la vieille servante, vous êtes trop fier, monsieur ! Ce n'est pas beau non plus, l'orgueil !... A votre place, moi, je ne me raidirais pas comme cela. On cause de son mal, on ne se coupe pas le cœur en quatre tout d'un coup, on s'habitue à la séparation, enfin ! Ça se passe petit à petit... Au lieu que vous, voilà que vous évitez même de prononcer le nom des gens. Vous défendez qu'on parle d'eux, ils sont comme s'ils étaient morts. Depuis votre retour, je n'ai pas osé vous donner la moindre nouvelle. Eh bien ! je causerai maintenant, je dirai ce que je saurai, parce que je vois bien que c'est tout ce silence qui vous tourne sur le cœur.

?>