La Faute de l'Abbé Mouret

La Faute de l'Abbé Mouret (paragraphe n°336)

Partie : Livre 1, chapitre IX

Non, dit-il au bout d'un silence, c'est le bruit de la voiture, contre ces pierres... Va, la petite ne tape plus sur les pianos, à présent. Je crois même qu'elle ne sait plus lire. Imagine-toi une demoiselle retournée à l'état de vaurienne libre, lâchée en récréation dans une île abandonnée. Elle n'a gardé que son fin sourire de coquette, quand elle veut... Ah ! par exemple, si tu sais jamais une fille à élever, je ne te conseille pas de la confier à Jeanbernat. Il a une façon de laisser agir la nature tout à fait primitive. Lorsque je me suis hasardé àlui parler d'Albine, il m'a répondu qu'il ne fallait pas empêcher les arbres de pousser à leur gré. Il est, dit-il, pour le développement normal des tempéraments... N'importe, ils sont bien intéressants tous les deux. Je ne passe pas dans les environs sans leur rendre visite.

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