La Faute de l'Abbé Mouret

La Faute de l'Abbé Mouret (paragraphe n°49)

Partie : Livre 1, chapitre II

Après avoir récité l'offertoire, le prêtre découvrit le calice. Il tint un instant, à la hauteur de sa poitrine, la patène contenant l'hostie, qu'il offrit à Dieu, pour lui, pour les assistants, pour tous les fidèles vivants ou morts. Puis, l'ayant fait glisser au bord du corporal, sans la toucher des doigts, il prit le calice, qu'il essuya soigneusement avec le purificatoire. Vincent était allé chercher sur la crédence les burettes, qu'il présenta l'une après l'autre, la burette du vin d'abord, ensuit la burette de l'eau. Le prêtre offrit alors, pour le monde entier, le calice à demi plein, qu'il remit au milieu du corporal, où il le recouvrit de la pale. Et, ayant prié encore, il revint se faire verser de l'eau par minces filets sur les extrémités du pouce et de l'index de chaque main, afin de se purifier des moindres taches du péché. Quand il se fut essuyé au manuterge, la Teuse, qui attendait, vida le plateau des burettes dans un seau de zinc, au coin de l'autel.

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