La Faute de l'Abbé Mouret

La Faute de l'Abbé Mouret (paragraphe n°864)

Partie : Livre 2, chapitre VII

Albine et Serge se perdaient. Mille plantes, de tailles plus hautes, bâtissaient des haies, ménageaient des sentiers étroits qu'ils se plaisaient à suivre. Les sentiers s'enfonçaient avec de brusques détours, s'embrouillaient, emmêlaient des bouts de taillis inextricables : des ageratums à houpettes bleu céleste ; des aspérules, d'une délicate odeur de musc ; des mimulus, montrant des gorges cuivrées, ponctuées de cinabre ; des phlox écarlates, des phlox violets, superbes, dressant des quenouilles de fleurs que le vent filait ; des lins rouges aux brins fins comme des cheveux ; des chrysanthèmes pareils à des lunes pleines, des lunes d'or, dardant de courts rayons éteints, blanchâtres, violâtres, rosâtres.

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