La Faute de l'Abbé Mouret

La Faute de l'Abbé Mouret (paragraphe n°991)

Partie : Livre 2, chapitre IX

Puis, quand ils s'en allèrent enfin, elle s'arrêta à chaque rejet sauvage, s'emplissant les poches de petites poires âpres, de petites prunes aigres, disant que ce serait pour manger en route. C'était cent fois meilleur que toutce qu'ils avaient goûté jusque-là. Il fallut que Serge en avalât, malgré les grimaces qu'il faisait à chaque coup de dent. Ils rentrèrent éreintés, heureux, ayant tant ri, qu'ils avaient mal aux côtes. Même, ce soir-là, Albine n'eut pas le courage de remonter chez elle ; elle s'endormit aux pieds de Serge, en travers sur le lit, rêvant qu'elle montait aux arbres, achevant de croquer en dormant les fruits des sauvageons, qu'elle avait cachés sous la couverture, à côté d'elle.

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