La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°1030)

Partie : Préface, chapitre VI

Après dix bonnes minutes de discussion, il fut décidé qu'on avancerait jusqu'à la porte, pour voir ce que signifiait cette ombre et ce silence inquiétants. La porte était entrouverte. Un des conjurés passa la tête et la retira vivement, disant qu'il y avait, sous le porche, un homme assis contre le mur, avec un fusil entre les jambes, et qui dormait. Rougon, voyant qu'il pouvait débuter par un exploit, entra le premier, s'empara de l'homme et lemaintint, pendant que Roudier le bâillonnait. Ce premier succès, remporté dans le silence, encouragea singulièrement la petite troupe, qui avait rêvé une fusillade très meurtrière. Et Rougon faisait des signes impérieux pour que la joie de ses soldats n'éclatât pas trop bruyamment.

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