La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°1031)

Partie : Préface, chapitre VI

Ils continuèrent à avancer sur la pointe des pieds. Puis, à gauche, dans le poste de police qui se trouvait là, ils aperçurent une quinzaine d'hommes couchés sur un lit de camp, ronflant dans la lueur mourante d'une lanterne accrochée au mur. Rougon, qui décidément devenait un grand général, laissa devant le poste la moitié de ses hommes, avec l'ordre de ne pas réveiller les dormeurs, mais de les tenir en respect et de les faire prisonniers, s'ils bougeaient. Ce qui l'inquiétait, c'était cette fenêtre éclairée qu'ils avaient vue de la place ; il flairait toujours Macquart dans l'affaire, et comme il sentait qu'il fallait d'abord s'emparer de ceux qui veillaient en haut, il n'était pas fâché d'opérer par surprise, avant que le bruit d'une lutte les fît se barricader. Il monta doucement, suivi des vingt héros dont il disposait encore. Roudier commandait le détachement resté dans la cour.

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