La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°1033)

Partie : Préface, chapitre VI

Déjà il songeait aux grandes mesures révolutionnaires : la nomination d'une Commune dont il serait le chef, l'emprisonnement des mauvais patriotes et surtout des gens qui lui déplaisaient. La pensée des Rougon vaincus, du salon jaune désert, de toute cette clique lui demandant grâce, le plongeait dans une douce joie. Pour prendre patience, il avait résolu d'adresser une proclamation aux habitants de Plassans. Ils s'étaient mis quatre pour rédiger cette affiche. Quand elle fut terminée, Macquart, prenant une pose digne dans le fauteuil du maire, se la fit lire, avant de l'envoyer à l'imprimerie de L'Indépendant, sur le civisme de laquelle il comptait. Un des rédacteurs commençait avec emphase : " Habitants de Plassans, l'heure de l'indépendance a sonné le règne de la justice est venu... " lorsqu'un bruit se fit entendre à la porte du cabinet, qui s'ouvrait lentement.

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