La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°1178)

Partie : Préface, chapitre VI

Le premier acte de Pierre fut de déclarer en permanence la commission provisoire. Puis il s'occupa de la réorganisation de la garde nationale, et réussit à mettre sur pied trois cents hommes ; les cent neuf fusils restés dans le hangar furent distribués, ce qui porta à cent cinquante le nombre des hommes armés par la réaction ; les cent cinquante autres gardes nationaux étaient des bourgeois de bonne volonté et des soldats à Sicardot. Quand le commandant Roudier passa la petite armée en revue sur la place de l'Hôtel-de-Ville, il fut désolé de voir que les marchands de légumes riaient en dessous ; tous n'avaient pas d'uniforme, et certains se tenaient bien drôlement, avec leur chapeau noir, leur redingote et leur fusil. Mais au fond, l'intention était bonne. Un poste futlaissé à la mairie. Le reste de la petite armée fut dispersé, par peloton, aux différentes portes de la ville. Roudier se réserva le commandement du poste de la Grand-Porte, la plus menacée.

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