La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°1518)

Partie : Préface, chapitre VI

Elle suivit la scène qui se passait à la porte de la Sous-Préfecture, avec des ravissements, des frétillements qui secouaient son corps de cigale ardente. Elleinterprétait les moindres gestes, elle inventait les paroles qu'elle ne pouvait saisir, elle disait que Pierre saluait très bien. Un moment, elle devint maussade, quand le préfet accorda un mot à ce pauvre Granoux qui tournait autour de lui, quêtant un éloge ; sans doute, monsieur de Blériot connaissait déjà l'histoire du marteau, car l'ancien marchand d'amandes rougit comme une jeune fille et parut dire qu'il n'avait fait que son devoir. Mais ce qui la fâcha plus encore, ce fut la trop grande bonté de son mari, qui présenta Vuillet à ces messieurs ; Vuillet, il est vrai, se coulait entre eux, et Rougon se trouva forcé de le nommer.

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