La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°1531)

Partie : Préface, chapitre VII

Pendant que Félicité courait pour le dîner du soir, Pierre apprit l'arrivée de la troupe et se décida à aller aux renseignements. Sicardot, qu'il avait interrogé à son retour, ne savait rien : Pascal devait être resté pour soigner les blessés ; quant à Silvère, il n'avait pas même été vu du commandant, qui le connaissait peu. Rougon se rendit au faubourg, se promettant de remettre à Macquart, par la même occasion, les huit cents francs qu'il venaitseulement de réaliser à grand-peine. Mais lorsqu'il fut dans la cohue du campement, qu'il vit de loin les prisonniers, assis en longues files sur les poutres de l'aire Sainte-Mittre, et gardés par des soldats, le fusil au poing, il eut peur de se compromettre, il fila sournoisement chez sa mère, avec l'intention d'envoyer la vieille femme chercher des nouvelles.

?>