La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°338)

Partie : Préface, chapitre III

Pierre sembla approuver vivement cette belle réponse. Quand il eut ainsi fait preuve d'ardent royalisme, il osa dire que le prince Louis Bonaparte avait ses sympathies, dans cette affaire. Ce fut alors, entre lui et le commandant, un échange de courtes phrases qui célébraient les excellentes intentions du président et qu'on eût dites préparées et apprises à l'avance. Pour la première fois, le bonapartisme entrait ouvertement dans le salon jaune. D'ailleurs, depuis l'élection du 10 décembre, le prince y était traité avec une certaine douceur. On le préférait mille fois à Cavaignac, et toute la bande réactionnaire avait voté pour lui. Mais on le regardait plutôt comme un complice que comme un ami ; encore se défiait-on de ce complice, que l'on commençait à accuser de vouloir garder pour lui les marrons après les avoir tirés du feu. Ce soir-là, cependant, grâce à la campagne de Rome, on écouta avec faveur les éloges de Pierre et du commandant.

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