La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°398)

Partie : Préface, chapitre III

Le lendemain, Félicité attendit une confidence qui ne vint pas. Elle n'osa pas avouer ses curiosités, elle continua à feindre l'ignorance, en enrageant contre les sottes défiances de son mari, qui la jugeait sans doute bavarde et faible comme les autres femmes. Pierre, avec cet orgueil marital qui donne à un homme la croyance de sa supériorité dans le ménage, avait fini par attribuer à sa femme toutes les mauvaises chances passées. Depuis qu'il s'imaginait conduire seul leurs affaires, tout lui semblait marcher à souhait. Aussi avait-il résolu de se passer entièrement des conseils de sa femme, et de ne lui rien confier, malgré les recommandations de son fils.

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