La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°406)

Partie : Préface, chapitre III

Vers neuf heures, Granoux arriva, essoufflé ; il sortait d'une séance du conseil municipal, convoqué d'urgence. D'une voix étranglée par l'émotion, il dit que le maire, monsieur Garçonnet, tout en faisant ses réserves, s'était montré décidé à maintenir l'ordre par les moyens les plus énergiques. Mais la nouvelle qui fit leplus clabauder le salon jaune fut celle de la démission du sous-préfet ; ce fonctionnaire avait absolument refusé de communiquer aux habitants de Plassans les dépêches du ministre de l'intérieur ; il venait, affirmait Granoux, de quitter la ville, et c'était par les soins du maire que les dépêches se trouvaient affichées. C'est peut-être le seul sous-préfet, en France, qui ait eu le courage de ses opinions démocratiques.

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