La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°434)

Partie : Préface, chapitre III

Mais les journées du 5 et du 6 furent plus inquiétantes. On apprit successivement l'insurrection des petites ville voisines ; tout le sud du département prenait les armes ; La Palud et Saint-Martin-de-Vaulx s'étaient soulevés les premiers entraînant à leur suite les villages, Chavanoz, Nazères, Poujols, Valqueyras, Vernoux. Alors le salon jaune commença à être sérieusement pris de panique. Ce qui l'inquiétait surtout, c'était de sentirPlassans isolé au sein même de la révolte. Des bandes d'insurgés devaient battre les campagnes et interrompre toute communication. Granoux répétait d'un air effaré que monsieur le maire était sans nouvelles. Et des gens commençaient à dire que le sang coulait à Marseille et qu'une formidable révolution avait éclaté à Paris. Le commandant Sicardot, furieux de la poltronnerie des bourgeois, parlait de mourir à la tête de ses hommes.

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