La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°54)

Partie : Préface, chapitre I

Ils ne purent trouver d'autres paroles. Le coin désert du chantier, la ruelle verte, reprit son calme mélancolique ; il n'y eut plus que la lune vivante faisant tourner sur l'herbe l'ombre des tas de planches. Le groupe formé par les deux jeunes gens sur la pierre tombale était devenu immobile et muet, dans la clarté pâle. Silvère avait passé le bras autour de la taille de Miette, et celle-ci s'était laissée aller contre son épaule. Ils n'échangèrentpas de baisers, rien qu'une étreinte où l'amour avait l'innocence attendrie d'une tendresse fraternelle.

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