La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°661)

Partie : Préface, chapitre IV

Alors, l'oncle et le neveu se lançaient dans la haute politique. Fine et Gervaise, en les voyant aux prises, allaient se coucher doucement, sans qu'ils s'en aperçussent. Jusqu'à minuit, les deux hommes restaient ainsi à commenter les nouvelles de Paris, à parler de la lutte prochaine et inévitable. Macquart déblatérait amèrement contre les hommes de son parti ; Silvère rêvait tout haut, et pour lui seul, son rêve de liberté idéale. Etranges entretiens, pendant lesquels l'oncle se versait un nombre incalculable de petits verres, et dont le neveu sortait gris d'enthousiasme. Antoine ne putcependant jamais obtenir du jeune républicain un calcul perfide, un plan de guerre contre les Rougon ; il eut beau le pousser, il n'entendit sortir de sa bouche que des appels à la justice éternelle qui tôt ou tard punirait les méchants.

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