La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°683)

Partie : Préface, chapitre IV

Monsieur Garçonnet, par haine de la République, aurait vivement souhaité de se défendre. Mais c'était un homme prudent qui comprit l'inutilité de la lutte, en ne voyant autour de lui que quelques hommes pâles et à peine éveillés. La délibération ne fut pas longue. Seul Sicardot s'entêta ; il voulait se battre, il prétendait que vingt hommes suffiraient pour mettre ces trois mille canailles à la raison. Monsieur Garçonnet haussa les épaules et déclara que l'unique parti à prendre était de capituler d'une façon honorable. Comme les brouhahasde la foule croissaient, il se rendit sur le balcon, où toutes les personnes présentes le suivirent. Peu à peu le silence se fit. En bas, dans la masse noire et frissonnante des insurgés, les fusils et les faux luisaient au clair de lune.

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