La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°696)

Partie : Préface, chapitre IV

Il n'en fallait pas tant pour occasionner les plus graves accidents. Un long cri courut dans la foule, qui se rua contre les portes de la mairie. Monsieur Garçonnet, consterné, se hâta de quitter le balcon, en suppliant Sicardot d'être raisonnable, s'il ne voulait pas les faire massacrer. En deux minutes, les portes cédèrent, le peuple envahit la mairie et désarma les gardes nationaux. Le maire et les autres fonctionnaires présents furent arrêtés. Sicardot, qui voulut refuser son épée, dut être protégé par le chef du contingent des Tulettes, homme d'un grand sang-froid, contre l'exaspération de certains insurgés. Quand l'hôtel de ville fut au pouvoir des républicains, ils conduisirent les prisonniers dans un petit café de la place du Marché, où ils furent gardés à vue.

?>