La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°698)

Partie : Préface, chapitre IV

Lorsque monsieur Garçonnet sut que la bande réclamait des vivres, il s'offrit pour lui en procurer. Ce fonctionnaire montra, en cette circonstance difficile, une intelligence très nette de la situation. Ces trois mille affamés devaient être satisfaits ; il ne fallait pas que Plassans, à son réveil, les trouvât encore assis sur les trottoirs de ses rues ; s'ils partaient avant le jour, ils auraient simplement passé au milieu de la ville endormie comme un mauvais rêve, comme un de ces cauchemars que l'aube dissipe. Bien qu'il restât prisonnier, monsieur Garçonnet, suivi par deux gardiens, alla frapper aux portes des boulangers et fit distribuer aux insurgés toutes les provisions qu'il put découvrir.

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