La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°738)

Partie : Préface, chapitre IV

A ce moment, on vit circuler Aristide parmi les groupes. Le cher garçon, devant ce soulèvement formidable, avait pensé qu'il était imprudent de ne pas rester l'ami des républicains ; mais comme, d'un autre côté, il ne voulait pas trop se compromettre avec eux, il était venu leur faire ses adieux, le bras en écharpe, en se plaignant amèrement de cette maudite blessure qui l'empêchait de tenir une arme. Il rencontra dans la foule son frère Pascal, muni d'une trousse et d'une petite caisse de secours. Le médecin lui annonça, de sa voix tranquille, qu'il allait suivre les insurgés. Aristide le traita tout bas de grand innocent. Il finit par s'esquiver, craignant qu'on ne lui confiât la garde de la ville, poste qu'il jugeait singulièrement périlleux.

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