La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°873)

Partie : Préface, chapitre V

Cependant Miette et Silvère se lassaient un peu de n'apercevoir que leur ombre. Ils avaient usé leur jouet, ils rêvaient des plaisirs plus vifs, que le puits ne pouvait leur donner. Dans ce besoin de réalité qui les prenait, ils auraient voulu se voir face à face, courir en pleins champs, revenir essoufflés, les bras à la taille, serrés l'un contre l'autre, pour mieux sentir leur amitié. Silvère parla un matin de franchir tout simplement le mur et d'aller se promener dans le Jas, avec Miette. Mais l'enfant le supplia de ne pas faire cette folie, qui la livrerait à la merci de Justin. Il promit de chercher un autre moyen.

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