La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°878)

Partie : Préface, chapitre V

Et la voix dont ils échangèrent leur salut matinal les étonna. Ils n'en connaissaient les sons que voilés par l'écho du puits. Elle leur parut claire comme un chant d'alouette. Ah ! qu'il faisait bon dans ce coin tiède, dans cet air de fête ! Ils se tenaient toujours les mains, Silvère le dos appuyé contre le mur, Miette penchée un peu en arrière. Entre eux, leur sourire mettait une clarté. Ils allaient se dire toutes les bonnes choses qu'ils n'avaient point osé confier aux sonorités sourdes du puits, lorsque Silvère, tournant la tête à un léger bruit, pâlit et lâcha les mains de Miette. Il venait de voir tante Dide devant lui, droite, arrêtée sur le seuil de la porte.

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