La Fortune des Rougon

La Fortune des Rougon (paragraphe n°906)

Partie : Préface, chapitre V

D'autres fois, par les soirées claires, lorsque la lune découpait nettement les lignes de la muraille et des tas de planches, Miette et Silvère gardaient leur insouciance d'enfant. L'allée s'allongeait, éclairée de raies blanches, toute gaie, sans inconnu. Et les deux camarades se poursuivaient, riaient comme des gamins en récréation, se hasardant même à grimper sur les tas de planches. Il fallait que Silvère effrayât Miette, en lui disant que Justin était peut-être derrière le mur, qui la guettait. Alors, encore essoufflés, ils marchaient côte à côte, en se promettant d'aller un jour courir dans les prés Sainte-Claire, pour savoir lequel des deux attraperait l'autre le plus vite.

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