La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°1242)

Chapitre VI

Le soir, on mangeait rapidement. Lazare, dont l'estomac resserré ne tolérait que quelques bouchées de pain, se hâtait de remonter chez lui, en inventant pour son père le prétexte d'un travail qui pressait. Au premier étage, il entrait chez sa mère, où il s'efforçait de s'asseoir cinq minutes, avant de l'embrasser et de lui souhaiter une bonne nuit. Elle, d'ailleurs, l'oubliait complètement, ne s'inquiétait jamais de ce qu'il devenait dans la journée. Quand il se penchait, elle tendait la joue, paraissait trouver naturel ce bonsoir rapide, absorbée à chaque heure davantage dans l'égoïsme instinctif de sa fin. Et il s'échappait, Pauline abrégeait la visite, en inventant un prétexte pour le renvoyer.

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