La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°1307)

Chapitre VII

Un sifflement le fit taire, des pêcheurs venaient d'apercevoir Lazare et Pauline. Ceux-ci, très pâles, avaient entendu, et ils continuaient à regarder le désastre en silence. Ce n'était rien, ces poutres brisées ; mais la marée devait monter encore pendant deux heures, le village souffrirait certainement, si l'estacade ne résistait pas. Lazare avait pris sa cousine contre lui, en la tenant à la taille, pour la protéger des rafales, dont les souffles passaient comme des coups de faux. Une ombre lugubre tombait du ciel noir, les vagues hurlaient, tous deux demeuraient immobiles, en grand deuil, dans la poussière d'eau volante, dans la clameur qui s'enflait, toujours plus haute. Autour d'eux, maintenant, les pêcheurs attendaient, la bouche tordue par un dernier ricanement, travaillés sourdement d'une inquiétude croissante.

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