La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°1386)

Chapitre VII

Un instant, Pauline espéra. Ils étaient allés faire une courte promenade sur la plage, lorsque Lazare, devant les ruines des épis et de l'estacade, dont il restait quelques poutres, se mit à lui expliquer un nouveau système de défense, d'une résistance certaine, assurait-il. Le mal provenait de la faiblesse des jambes de force ; il fallait en doubler l'épaisseur et donner à la poutre centrale une inclinaison plus prononcée. Comme il avait sa voix vibrante, ses yeux allumés d'autrefois, elle le pressa de se remettre à l'œuvre. Le village souffrait, chaque grande marée en emportait un morceau ; certainement, s'il allait voir le préfet, il obtiendrait la subvention ; d'ailleurs, elle offrait de nouveau les avances, il y avait là une charité qu'elle se disait glorieuse de faire. Son désir était surtout de le rejeter dans l'action, quitte à y laisser le reste de son argent. Mais, déjà, il haussait les épaules. A quoi bon ? Et il avait pâli, car l'idée lui était venue que, s'il commençait ce travail, il mourrait avant de l'avoir terminé. Aussi, pour cacher son trouble, invoqua-t-il sa rancune contre les pêcheurs de Bonneville.

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