La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°1596)

Chapitre VIII

Ce jour-là, Pauline descendit très tard. En s'éveillant, elle avait eu la joie de sentir en elle, nettes et solides, ses résolutions de la veille. Puis, elle s'aperçut qu'elle s'était oubliée et qu'elle devait pourtant songer au lendemain, dans la nouvelle situation qui allait lui être faite. Si elle avait le courage de marier Lazare et Louise, jamais elle n'aurait celui de rester près d'eux, à partager l'intimité de leur bonheur : le dévouement a des limites, elle redoutait le retour de ses violences, quelque scène affreuse dont elle serait morte. Du reste, ne faisait-elle point assez déjà ? qui aurait eu la cruauté de lui imposer cette torture inutile ? Sa décision fut donc prise sur-le-champ, irrévocable : elle partirait, elle quitterait cette maison, pleine d'inquiétants souvenirs. C'était toute sa vie changée, et elle ne reculait pas.

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