La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°1668)

Chapitre VIII

Le lendemain pourtant se passa dans une grande gêne. Une tristesse sourde, une sorte d'aigreur assombrissait de nouveau la maison. Louise avait les yeux rouges, Lazare la fuyait et passait les heures enfermé dans sa chambre. Puis, les jours suivants, cette gêne se dissipa peu à peu, et les rires recommencèrent, les chuchotements, les frôlements tendres. Pauline attendait, secouée d'espérances folles, malgré sa raison. Avant cette incertitude affreuse, il lui semblait ne pas avoir connu la souffrance. Un soir enfin, au crépuscule, comme elle descendait à la cuisine prendre une bougie, elle trouva Lazare et Louise qui s'embrassaient dans le corridor. La jeune fille s'enfuit en riant, et lui, encouragé par l'ombre, saisit Pauline à son tour, lui planta sur les joues deux gros baisers de frère.

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