La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°1681)

Chapitre VIII

Une pluie fine tombait, minuit venait de sonner, lorsque la vieille berline de Malivoire ramena Pauline le soir du mariage. Vêtue d'une robe de soie bleue, mal garantie par un petit châle, elle était frissonnante, très pâle, les mains chaudes pourtant. Dans la cuisine, elle trouva Véronique qui l'attendait, endormie sur un coin de la table ; et la chandelle qui brûlait très haute, fit battre ses yeux, d'un noir profond, comme emplis des ténèbres de la route, où ils étaient restés grands ouverts, depuis Arromanches. Elle ne put tirer que des mots sans suite de la cuisinière ensommeillée : Monsieur n'avait pas été sage, maintenant il dormait, personne n'était venu. Alors, elle prit une bougie et elle monta, glacée par la maison vide, désespérée jusqu'à la mort de l'ombre et du silence qui lui écrasaient les épaules.

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