La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°1734)

Chapitre IX

On avança le dîner, parce que Lazare avait déjeuné de bonne heure. Malgré les efforts de la jeune fille, la soirée fut triste. Des choses qu'on ne disait pas embarrassaient la causerie ; et des silences se faisaient. Ils évitèrent de le questionner, voyant qu'il répondait avec gêne ; ils ne tâchèrent de savoir ni où en étaient ses affaires à Paris, ni pourquoi il les avait prévenus de Caen seulement. D'un geste vague, il écartait les interrogations trop directes, comme pour renvoyer les réponses à plus tard. Lorsque le thé fut servi, il laissa simplement échapper un gros soupir de satisfaction. Que l'on était bien là, et quelle besogne on aurait abattue, dans ce grand calme ! Il dit un mot d'un drame en vers, auquel il travaillait depuis six mois. Sa cousine resta stupéfaite, lorsqu'il ajouta qu'il comptait le terminer à Bonneville. Une douzaine de jours devaient suffire.

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