La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°1808)

Chapitre IX

Un soir, Pauline avait veillé jusqu'à minuit dans la chambre de Lazare, tricotant, pendant que, la plume tombée de ses doigts, il lui expliquait en paroles lentes ses œuvres futures, des drames peuplés de figures colossales. Toute la maison dormait, Véronique elle-même était allée se coucher de bonne heure ; et cette grande paix frissonnante de la nuit, où montait seulement la plainte accoutumée de la marée haute, les avait peu à peu pénétrés d'une sorte d'attendrissement sensuel. Lui, vidant son cœur, confessait qu'il avait manqué sa vie : sila littérature, cette fois, craquait sous ses pieds, il était décidé à se retirer dans un coin, pour vivre en ermite.

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