La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°1829)

Chapitre IX

Cependant, Pauline, sans bougie, les yeux ouverts dans les ténèbres, était restée adossée contre la porte. De l'autre côté du bois, elle comprenait bien que Lazare non plus n'avait pas bougé. Elle entendait son souffle, elle croyait toujours en recevoir la flamme sur la nuque. Si elle s'écartait, peut-être allait-il briser un panneau d'un coup d'épaule. Cela la rassurait, d'être là ; et, machinalement, elle continuait à peser de toute sa force, comme s'il avait poussé encore. Deux minutes s'écoulèrent, interminables, dans cette sensation mutuelle qu'ils s'entêtaient l'un et l'autre, à peine séparés par le bois mince, ardents, secoués de cet ébranlement du désirqu'ils ne pouvaient apaiser. Puis, la voix de Lazare souffla très bas, étouffée d'émotion :

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