La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°2158)

Chapitre XI

Depuis qu'ils habitaient Bonneville, Lazare et Louise vivaient dans de continuelles tracasseries. Ce n'étaient point des querelles franches, mais des mauvaises humeurs sans cesse renaissantes, la vie misérablement gâtée de deux êtres qui ne s'entendaient pas. Elle, après des suites de couches longues et pénibles, traînait une existence vide, ayant l'horreur des soins du ménage, tuant les jours à lire, à faire durer sa toilette jusqu'au dîner. Lui,repris d'un ennui immense, n'ouvrait même pas un livre, passait les heures hébété en face de la mer, ne tentait que de loin en loin une fuite à Caen, d'où il revenait plus las encore. Et Pauline, qui avait dû garder la conduite de la maison, leur était devenue indispensable, car elle les réconciliait trois fois par jour.

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