La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°224)

Chapitre I

Ils l'embrassèrent. Madame Chanteau lui dit, en se retirant, qu'elle pouvait fermer sa porte à clef. Mais déjà l'enfant était devant la fenêtre, impatiente de savoir si la vue donnait sur la mer. La pluie ruisselait avec tant de violence le long des vitres, qu'elle n'osa pas ouvrir. Il faisait très noir, elle fut pourtant heureuse d'entendre la mer battre à ses pieds. Puis, malgré la fatigue qui l'endormait debout, elle fit le tour de la pièce, elle regarda les meubles. Cette idée, qu'elle avait une chambre à elle, une chambre séparée des autres, où il lui était permis de s'enfermer, la gonflait d'un orgueil de grande personne. Cependant, au moment de tourner la clef, comme elle avait enlevé sa robe et qu'elle se trouvait en petit jupon, elle hésita, elle fut prise d'un malaise. Par où se sauver, si elle voyait quelqu'un. Elle eut un frisson, elle rouvrit laporte. En face, au milieu de l'autre pièce, Lazare était encore là qui la regardait.

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