La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°2254)

Chapitre XI

Gaiement, sans embarras ni rougeur, elle parlait des amours de la chatte. Une bête si propre, délicate au point de ne pas sortir par un temps humide, et qui se vautrait quatre fois l'an dans la boue de tous les ruisseaux ! La veille, elle l'avait aperçue sur un mur avec un grand matou, balayant tous deux l'air de leurs queues hérissées ; et, après un échange de gifles, ils étaient tombés au milieu d'une flaque, en poussant des miaulements atroces. Aussi la chatte, cette fois, était-elle rentrée de sa bordée avec une oreille fendue et le poil du dos noir de fange. Du reste, il n'y avait toujours pas de plus mauvaise mère. A chaque portée qu'on lui jetait, elle se léchait comme dans sa jeunesse, sans paraître se douter de sa fécondité inépuisable, et retournait aussitôt en prendre une ventrée nouvelle.

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