La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°234)

Chapitre II

Le surlendemain, dans la nuit, l'accès de goutte que Chanteau sentait venir, avait éclaté. Depuis une semaine, il éprouvait des picotements aux jointures, des frissons qui lui secouaient les membres, une horreur invincible de tout exercice. Le soir, il s'était couché plus tranquille pourtant, lorsque, à trois heures du matin, la douleur se déclara dans l'orteil du pied gauche. Elle sauta ensuite au talon, finit par envahir la cheville. Jusqu'au jour, il se plaignit doucement, suant sous les couvertures, ne voulant déranger personne. Ses crises étaient l'effroi de la maison, il attendait la dernière minute pour appeler, honteux d'être repris et désespéré de l'accueil rageur qu'on allait faire à son mal. Cependant, comme Véronique passait devant sa porte, vers huit heures, il neput retenir un cri, qu'un élancement plus profond lui arracha.

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