La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°272)

Chapitre II

D'abord, ce fut dans la grande chambre du jeune homme. Il avait fait abattre une cloison, il occupait ainsi toute une moitié du second étage. Un petit lit de fer se perdait dans un coin, derrière un antique paravent crevé. Contre un mur, sur des planches de bois blanc, étaient rangés un millier de volumes, des livres classiques, des ouvrages dépareillés, découverts au fond d'un grenier de Caen et apportés à Bonneville. Près de la fenêtre, une vieille armoire normande, immense, débordait d'un fouillis d'objets extraordinaires, des échantillons de minéralogie, des outils hors d'usage, des jouets d'enfant éventrés. Et il y avait encore le piano, surmonté d'une paire de fleurets et d'un masque d'escrime, sans compter l'énorme table du milieu, une ancienne table à dessiner, très haute, encombrée de papiers, d'images, de pots à tabac, de pipes, et où il était difficile de trouver une place large comme la main pour écrire.

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