La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°298)

Chapitre II

Ce soir-là, une nouvelle venue les attendait dans la salle à manger, en causant avec Chanteau. Depuis huit jours, on comptait sur Louise, une fillette de onze ans et demi qui passait, chaque année, une quinzaine àBonneville. Mais, deux fois, on était allé inutilement à Arromanches ; et elle tombait tout d'un coup, le soir où l'on ne songeait point à elle. La mère de Louise était morte dans les bras de madame Chanteau, en lui recommandant sa fille. Le père, monsieur Thibaudier, un banquier de Caen, s'était remarié six mois plus tard, et avait trois enfants déjà. Pris par sa nouvelle famille, la tête cassée de chiffres, il laissait la petite en pension, s'en débarrassait volontiers aux vacances, quand il pouvait l'envoyer chez des amis. Le plus souvent, il ne se dérangeait même pas, c'était un domestique qui avait amené Mademoiselle, après huit jours de retard. Monsieur avait tant de tracas ! Et le domestique était reparti tout de suite, en disant que Monsieur ferait son possible pour venir en personne chercher Mademoiselle.

?>