La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°311)

Chapitre II

Le lendemain, lorsque Pauline rencontra Mathieu, elle le serra entre ses bras tremblants, le baisa sur le museau avec un tel flot de larmes, qu'on craignit de voir la crise recommencer. Pourtant, elle ne se corrigea pas, c'était une poussée intérieure qui lui jetait tout le sang de ses veines au cerveau. Il semblait que ces violences jalouses lui vinssent de loin, de quelque aïeul maternel, par-dessus le bel équilibre de sa mère et de son père, dont elle était la vivante image. Comme elle avait beaucoup de raison pour ses dix ans, elle expliquait elle-même qu'elle faisait tout au monde afin de lutter contre ces colères, mais qu'elle ne pouvait pas. Ensuite, elle en restait triste, ainsi que d'un mal dont on a honte.

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