La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°376)

Chapitre II

Pauline écoutait, plus pâle, en proie à une lutte intérieure. Il y avait en elle une hérédité d'avarice, l'amour de Quenu et de Lisa pour la grosse monnaie de leur comptoir, toute une première éducation reçue autrefois dans la boutique de charcuterie, le respect de l'argent, la peur d'en manquer, un inconnu honteux, une vilenie secrète qui s'éveillait au fond de son bon cœur. Puis, sa tante lui avait tant montré le tiroir du secrétaire où dormait son héritage, que l'idée de le voir se fondre aux mains brouillonnes de son cousin, l'irritait presque. Et elle se taisait, ravagée aussi par l'image de Louise apportant un gros sac d'argent au jeune homme.

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