La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°407)

Chapitre III

Tous deux, cependant, enflammés de zèle, ramassaient des échantillons. Ils s'en chargèrent les bras, ils s'oublièrent si loin, qu'ils durent, pour revenir, se mouiller jusqu'aux épaules. Et les explications continuaient, le jeune homme répétait des phrases de son maître Herbelin : la mer est un vaste réservoir decomposés chimiques, les algues travaillaient pour l'industrie, en condensant, dans leurs tissus, les sels que les eaux où elles vivent contiennent en faible proportion. Aussi le problème consistait-il à extraire économiquement de ces algues tous les composés utiles. Il parlait d'en prendre les cendres, la soude impure du commerce, puis de séparer et de livrer, à l'état de pureté parfaite, les bromures, les iodures de sodium et de potassium, le sulfate de soude, d'autres sels de fer et de manganèse, de façon à ne laisser aucun déchet de la matière première. Ce qui l'enthousiasmait, c'était cet espoir de ne pas perdre un seul corps utile, grâce à la méthode du froid, trouvée par l'illustre Herbelin. Il y avait là une grosse fortune.

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