La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°428)

Chapitre III

Cependant, la grande affection de Pauline pour Lazare semblait être chaque jour plus ardente ; et ce n'était pas seulement, dans leur camaraderie fraternelle de sept années, l'éveil instinctif de la femme : elle avait aussi le besoin de se dévouer, une illusion le lui montrait comme le plus intelligent et le plus fort. Lentement, cette fraternité devenait de l'amour, avec les bégaiements exquis de la passion naissante, des rires aux frissons sonores, des contacts furtifs et appuyés, tout le départ enchanté pour le pays des nobles tendresses, sous le coup de fouet de l'instinct génésique. Lui, protégé par ses débordements du quartier Latin, n'ayant plus de curiosités à perdre, continuait à voir en elle une sœur, que son désir n'effleurait pas. Elle, au contraire, vierge encore, dans cette solitude où elle ne trouvait que lui, l'adorait peu à peu et se donnait entière. Quand ils étaient ensemble, du matin au soir, elle semblait vivre de sa présence, les yeux cherchant les siens, empressé à le servir.

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