La Joie de vivre
La Joie de vivre (paragraphe n°476)
Chapitre III
Véronique, qui était entrée au beau milieu des accordailles, fermait à la volée la porte de la cuisine, sans desserrer les lèvres. Au dessert, on aborda enfin les questions sérieuses. La mère expliqua que le mariage ne pouvait avoir lieu avant deux ans : elle voulait attendre l'âge légal d'émancipation, elle n'entendait pas être accusée d'avoir opéré, à l'aide de son fils, une pression sur une enfant trop jeune. Ce délai de deux ans consterna Pauline ; mais l'honnêteté de sa tante la touchait beaucoup, elle se leva pour l'embrasser. On fixa une date, les jeunes gens patienteraient, et en patientant ils gagneraient les premiers écus des millions futurs. La question d'argent se trouva ainsi traitée d'enthousiasme.