La Joie de vivre
La Joie de vivre (paragraphe n°485)
Chapitre III
Toute une année passa de la sorte. L'usine fonctionnait à présent, et peut-être furent-ils gardés surtout par les tracas qu'elle leur causait. Après une réinstallation difficile des appareils, les premiers résultats semblèrent excellents ; sans doute, le rendement était médiocre ; mais, en perfectionnant la méthode, en redoublant de soins et d'activité, on devait arriver à une production énorme. Boutigny avait créé déjà de larges débouchés, trop larges même. La fortune leur parut certaine. Et, dès lors, cet espoir les entêta, ils réagirent contre les avertissements de ruine, l'usine devint un gouffre, où ils jetaient l'argent à poignées, toujours persuadés qu'ils le retrouveraient en un lingot d'or, au fond. Chaque sacrifice nouveau les enrageait davantage.