La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°635)

Chapitre IV

Puis, arriva le tour d'un grand garçon de douze ans, le fils Cuche, un galopin efflanqué, maigre de vices précoces. A celui-là, elle remit un pain, un pot-au-feu et une pièce de cinq francs. C'était encore une vilaine histoire. Après la destruction de sa maison, Cuche avait quitté sa femme, pour s'installer chez une cousine ; et la femme, aujourd'hui, réfugiée au fond d'un poste de douaniers en ruine, couchait avec tout le pays, malgré sa laideur repoussante. On la payait en nature, des fois on lui donnait trois sous. Le garçon, qui assistait à cela, crevait la faim. Mais il s'échappait d'un saut de chèvre sauvage, lorsqu'on parlait de le retirer de ce cloaque.

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