La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°748)

Chapitre IV

Quand il fut seul, il revint prendre la main de Pauline, pour compter les pulsations. Il en compta cent quinze. Et il sentit cette main brûlante qui serrait longuement la sienne. La jeune fille, dont les paupières lourdes restaient fermées, mettait dans son étreinte un remerciement et un pardon. Si elle ne pouvait sourire, elle voulait lui faire comprendre qu'elle avait entendu, qu'elle était bien touchée de le savoir là, seul avec elle, ne pensant plus à une autre. D'habitude, il avait l'horreur de la souffrance, il se sauvait à la moindre indisposition des siens, en mauvais garde-malade, si peu sûr de ses nerfs, disait-il, qu'il craignait d'éclater en sanglots. Aussi éprouvait-elle une surprise pleine de gratitude, à le voir se dévouer de la sorte. Lui-même n'aurait pu dire quelle chaleur le soulevait, quel besoin de s'en fier uniquement à lui, pour la soulager. La pression ardente de cette petite main le bouleversa, il voulut lui donner du courage.

?>