La Joie de vivre

La Joie de vivre (paragraphe n°955)

Chapitre V

Les crises, cependant, devenaient moins aiguës ; mais elles ne cessaient pas, elles duraient nuit et jour, exaspérantes de malaise, arrivant à une torture sans nom par l'angoisse de l'immobilité. Ce n'étaient plus seulement les pieds qu'un animal rongeait, c'était tout le corps qui se trouvait broyé, comme sous l'entêtement d'une meule. Et il n'y avait point de soulagement possible, elle ne pouvait que demeurer là, soumise à ses caprices, toujours prête à le changer de position, sans qu'il en retirât jamais une heure de calme. Le pis était que la souffrance le rendait injuste et brutal, il lui parlait furieusement, comme à une servante maladroite.

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