La Terre

La Terre (paragraphe n°124)

Chapitre II

Un grand gaillard entra, dans toute la force musculeuse de ses quarante ans, les cheveux bouclés, la barbe en pointe, longue et inculte, avec une face de Christ ravagé, un Christ soûlard, violeur de filles et détrousseur de grandes routes. Depuis le matin à Cloyes, il était gris déjà, le pantalon boueux, la blouse ignoble de taches, une casquette en loques renversée sur la nuque ; et il fumait un cigare d'un sou, humide et noir, qui empestait. Cependant, au fond de ses beaux yeux, noyés, il y avait de la goguenardise pas méchante, le cœur ouvert d'une bonne crapule.

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