La Terre

La Terre (paragraphe n°2555)

Chapitre IV

Du coup, Fouan ne put rester au lit, tellement ce qu'il avait vu lui travaillait le crâne. Il se leva, ouvrit la fenêtre. La nuit était blanche de lune, l'odeur du vin montait de Rognes, mêlée à celle des choses qu'on enjambait depuis huit jours le long des murs, tout ce bouquet violent des vendanges. Que devenir ? où aller ? Son pauvre argent, il ne le quitterait plus, il se le coudrait sur la peau. Puis, comme le vent lui soufflait l'odeur au visage, l'idée de Gédéon lui revint : c'était rudement bâti, un âne ! ça prenait dix fois du plaisir comme un homme, sans en crever. N'importe ! volé chez son cadet, volé chez son aîné, il n'avait pas le choix. Le mieux était de rester au Château et d'ouvrir l'œil, en attendant. Tous ses vieux os en tremblaient.

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